Face à la crise du Covid-19, le secteur de l’assurance devrait connaître une réduction des embauches et du turn-over. Pourtant, certains métiers restent sous tension, et devraient continuer de voir leurs effectifs augmenter – les informaticiens en tête. Globalement, les spécialistes s’attendent à une stabilité des emplois nets dans la filière.
Quel impact la crise du Covid-19 va-t-elle avoir sur l’emploi dans le secteur des assurances ? La plupart des spécialistes prévoient une période difficile pour les nouveaux entrants. Rappelons que la filière est marquée, ces dernières années, par un nombre d’emplois stable mais un turnover relativement important. En 2019, 15 500 embauches avaient ainsi permis de maintenir le nombre de salariés à 148 000 (+0,1%).
Pour les assurances, « l‘entrée dans une période de tension sur l’emploi est à craindre »
La donne devrait changer : « L‘entrée dans une période de tension sur l’emploi est à craindre », expose une étude de l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance (Oema). Moins de turnover, des embauches en berne… Les professionnels confirment cette tendance : « Par rapport à ce qu’on pouvait imaginer en début d’année, nos plans de recrutement vont ralentir », reconnaît Renaud Dumora, directeur général de PNB-Paribas Cardif.
Pour autant, même si les embauches devraient baisser, le nombre total d’employés par la filière ne devrait pas être touché. « L’impact social immédiat est moindre que dans d’autres secteurs », pointe ainsi l’Oema. « L’activité de l’assurance est stable et peut même augmenter dans cette période, par exemple, s’il y a plus de personnes malades, plus d’épargne ou d’accidents à gérer, etc. », espère Norbert Girard, secrétaire général de l’Observatoire.
Informaticiens, actuaires, comptables : les métiers qui ont la côte
D’ailleurs, certains métiers demeurent très demandés, et devraient connaître un pic d’embauches en 2020. “Nous allons continuer de recruter car certains métiers vont rester sous tension : les informaticiens, les actuaires et les comptables », détaille Renaud Dumora.
D’ailleurs, si l’Observatoire s’attend à une mise en sommeil du turnover pour les cinq années à venir, un autre paramètre pourrait doper les embauches : « au regard des départs à la retraite, nous aurons à prévoir un nombre important de recrutements, au moins sur les cinq prochaines années », expose Norbert Girard. Le recours aux CDD et à l’alternance devrait par ailleurs connaître un pic dans les années à venir.