L’épidémie de Covid-19 a encore creusé la dette de l’assurance maladie. De quoi poser des questions légitimes sur les modalités de son remboursement. La problématique est centrale pour l’avenir de notre pays. Pour autant, difficile de dégager un consensus sur cette question brûlante.
L’assurance maladie se retrouve dans une situation paradoxale après cette fin de confinement. La pandémie de Covid-19 a certes mis en avant les personnels soignants et l’efficacité du système de santé français. Mais elle a également encore renforcé la dette de l’assurance maladie. Son remboursement est une problématique au centre des politiques publiques depuis des années.
Quelle réforme pour rembourser la dette de l’assurance maladie ?
“Mieux soigner à moindre coût en préservant l’avenir. C’est une promesse déjà connue, à laquelle la réponse a été jusqu’à présent la réduction des budgets, la persistance du déficit, le contrôle administratif des soins et la hausse des cotisations et taxes. Quasiment tout a été essayé, sauf une réforme structurelle de l’assurance maladie, mais la promesse n’a jamais pu être tenue”, expose Thierry Foucart dans une tribune pour le think tank libéral Contrepoint.
Reste que les opinions divergent franchement sur la réforme à mener. Thierry Foucart est ainsi partisan de libéraliser l’assurance maladie, de supprimer le monopole de la sécurité sociale, et de limiter l’assurance obligatoire aux plus démunis. Il propose donc de repenser le système actuel en profondeur : “il n’est plus nécessaire que la collectivité prenne en charge les besoins vitaux de la population en se substituant aux individus qui en ont maintenant les moyens, sauf pour une minorité de gens sans ressources”.
Libéral ou solidaire ?
Mais d’autres positions se démarquent de ce choix libéral. Les centristes sont plutôt favorables à un statu quo. Tout en traquant les dépenses inutiles et visant le maximum d’économie. D’autres soulignent que la fraude aux cotisations sociales provoque un manque à gagner conséquent pour l’assurance maladie. Coupler une lutte plus franche contre cette fraude et un système de taxe sur les entreprises du secteur de la santé pourraient permettre de résorber cette dette.
L’aile gauche de l’échiquier politique propose de revenir au système assurantiel proposé en 1943 par le Conseil National de la Résistance. En défendant une application concrète du principe de la solidarité : “chacun contribue en fonction de ses moyens”, pour qu’ensuite “chacun reçoive en fonction de ses besoins”.