Sur le front de l’assurance santé et prévoyance, la rentrée 2020 s’annonce tendue entre les entreprises et les assureurs. La plupart des experts du secteur prévoient en effet des hausses de tarif de 3 à 7%. En cause : des évolutions structurelles, aggravées par la crise du Covid-19.
A partir de la rentrée 2020, les compagnies d’assurance devraient sensiblement augmenter leurs tarifs d’assurance santé et prévoyance pour les entreprises. « Les échanges qu’on a eus avec des assureurs nous laissent attendre, plus que d’habitude, des majorations de tarifs dans un certain nombre de cas, voire une résiliation des contrats », pointe Jean-Marc Esvant, directeur général adjoint du courtier Verlingue.
Une hausse de 3% des assurances santé et de 5 à 7% des assurances prévoyance
Du coté de la santé, des hausses de 3% en moyenne sont à attendre. Sur les “accidents de la vie”, elles pourraient atteindre entre 5 et 7%. Si ce n’est plus. Une bien mauvaise nouvelle pour des entreprises déjà fragilisées par le confinement et la crise du Covid-19.
« Avant le Covid, les assureurs observaient déjà une sinistralité dégradée en santé et en prévoyance et avaient l’intention de procéder à des augmentations de tarifs pour restaurer l’équilibre technique », détaille Céline Blattner, directrice générale d’Addactis France.
Les causes de cette hausse sont profondes et structurelles. Elles répondent d’une part à la hausse des dépenses de santé et au transfert de remboursement de l’assurance maladie vers les mutuelles. D’autre part, au vieillissement de la population salariée, augmentant les montants des remboursements – et donc des cotisations.
Le Covid-19 comme accélérateur de risque
La crise du Covid-19 a par ailleurs aiguisé les risques pour les assureurs. D’abord à cause de la hausse des impayés du coté d’entreprises exsangues. Ensuite, à cause de la hausse du chômage : la portabilité impose aux compagnies de continuer à couvrir un particulier privé de son emploi pendant plusieurs mois.
Enfin, même si les particuliers ont moins fréquenté hôpitaux et cabinets médicaux pendant le confinement, réduisant d’autant les remboursements, les assureurs craignent un rattrapage dans les mois qui viennent. D’autant que certaines affections, faute d’avoir été soignées à temps, auront sans doute empiré d’ici là.
Autant de raisons qui justifient des hausses. Casse-tête financier en vue pour les entreprises…